Dacic: Les relations entre la Serbie et la Turquie au sommet historique

-Nous parlons d'une relation extrêmement ouverte et amicale, une relation de confiance, qui repose sur la confiance des deux présidents, Vucic et Erdoğan, et de nous deux en tant que ministres des affaires étrangères. Nous avons commencé par travailler sur la signature d'un accord sur la suppression des visas et d'un accord sur le libre-échange, il y a plus de 10 ans. Nous avons eu alors déjà une vision de ce que nous devrions faire sans attendre l'UE, a déclaré Dacic lors d'une conférence de presse conjointe.

Il a souligné que dans la sphère politique les deux pays entretiennent de bonnes relations, mais aussi dans la sphère économique, indépendamment du fait que nous ne sommes pas encore satisfaits, bien que nous ayons un échange historique de près de 2,5 milliards de dollars, a dit Dacic et a rappelé que les présidents ont fixé un objectif à moyen terme d’atteindre l'échange s’élevant à cinq milliards. Il est certain que notre coopération économique est en hausse et que nous avons toute une série d'investissements et qu'un grand nombre de personnes sont employées, a ajouté Dacic.

Il dit qu'il s'agit de projets d'infrastructure qui contribuent au développement de la Serbie et de ses régions, et qu'il y a là aussi une autoroute importante vers Sarajevo.

-Il y a aussi la présence d'un capital financier, d'une banque et d'une agence de développement, et nous travaillons au développement de nos relations culturelles et éducatives, ainsi que dans le domaine du sport, de la science et plus encore. C'est pourquoi il est très important d'avoir des contacts constants et faire un suivi régulièrement de ce qui a été fait, a-t-il ajouté.

Il a rappelé qu'après l'accord précédent sur la suppression des visas, le parlement serbe devrait également ratifier un amendement qui autorisera les voyages avec seulement les pièces d'identité.

-Les pièces d'identité sont maintenant modernisées et tout abus est évité. Il reste à notre parlement à ratifier l'amendement à l'accord signé, et je m'attends à ce que cela se fasse très rapidement et qu'il soit déjà d’actualité pour cette saison touristique. Les touristes serbes viennent davantage en Turquie pendant l'été, et les touristes turcs viennent en Serbie tout au long de l'année, a dit Dacic.

Il a relevé que la Serbie est sous la pression de l'UE pour abolir le régime sans visa avec la Turquie.

-Nous avons subi des pressions de la part de l'UE pour réintroduire des visas pour les citoyens turcs, et nous l'avons refusé, car nous pensons que ce n'est pas dans notre intérêt, ni dans l'intérêt de la Turquie, mais aussi de toute la région et de l'Europe, et que nous devons tous faire un effort pour prévenir les abus du régime sans visa en cas de migration illégale. Et que cela n'a rien à voir avec nos citoyens et la possibilité de voyager en Turquie uniquement avec des cartes d'identité. Et on nous demande de réintroduire des visas, ce qui serait un grand pas en arrière, a souligné Dacic.

Il dit que la Serbie continuera à développer ce type de relation avec la Turquie et que les deux pays sont liés par un grand nombre de personnes vivant en Turquie originaires de l'ex-Yougoslavie.

Quand ils demandent qui sont ces gens et ce qu'ils sont, nous disons- ils sont tous de notre peuple, a souligné Dacic et a ajouté que des centaines de milliers de personnes de l'ex-Yougoslavie vivent en Turquie. La Serbie et la Turquie veulent être constructives dans les relations internationales et ne pas être du côté de qui que ce soit, a déclaré Dacic.

-Nous nous employons pour le respect de l'intégrité territoriale et de la souveraineté. Nous n'avons pas adhéré aux sanctions contre la Russie à cause de nos intérêts étatiques et nationaux, mais aussi à cause de notre coopération économique avec la Russie, ainsi qu'à cause de la question du Kosovo-Metohija, parce que La Russie nous soutient dans cette question. Il serait incorrect et préjudiciable d'introduire des sanctions, mais cela ne signifie pas que nous ne dirons pas clairement que nous ne soutenons pas la violation de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, a dit Dacic.

Le ministre Dacic a relaté lors de la conférence de presse qu'il avait également échangé sur la situation actuelle dans les Balkans avec Çavuşoğlu. Il a déclaré que la Serbie aimerait que la Turquie soit un facteur important de stabilité dans notre région et que notre demande est que la Turquie use de son influence sur Pristina concernant la mise en œuvre de l'accord de Bruxelles au Kosovo-Metohija.

-Nous voudrions que la Turquie soit un facteur important de stabilité régionale dans notre région, et cela signifie que notre demande est que la Turquie utilise son influence en ce qui concerne Pristina afin d'avoir une relation constructive avec Pristina concernant la mise en œuvre de l'accord de Bruxelles et d'autres accords antérieurement signés, afin que nous puissions déjà discuter de solutions politiques durables, a déclaré Dacic.

Il a indiqué que dans tous états de cause, la situation doit être évitée afin que, comme il l'a dit, nous soyons tous individuellement des facteurs et des participants à quelque chose qui pose problème, plutôt que de faire partie de la solution au problème.

Il a dit qu'indépendamment du fait que nous puissions penser différemment sur certaines questions, nous devrions agir ensemble et développer une ambiance de confiance mutuelle.

-C'est pourquoi je suis heureux de confirmer que le président Vucic et moi-même participerons ici à tous les fora qui sont organisés. Nous attendons également des visites dans notre région de ministres et du président de la Turquie. Nous poursuivrons avec succès la coopération dans la période à venir également. Nos relations sont à un niveau très élevé et merci à tous ceux qui y ont contribué, et particulièrement aux présidents Erdoğan et Vucic, a dit Dacic.

Il a souligné qu'il avait répondu favorablement à la demande de Çavuşoğlu de résoudre le problème de la présidence de l'Initiative économique de la mer Noire.

-Vu que la Turquie est liée à cette initiative, qui intègre aussi et la Russie et l'Ukraine, et qu'il est très difficile de présider, nous avons accepté, malgré le fait que ce n'est pas notre tour, dans l'accord avec la Russie, cette initiative de la Turquie qu’au cours de ces six mois, nous présidons l'initiative et contribuons à la paix et à la stabilité dans cette région, a souligné Dacic.

Source : Tanjug