Ivica Dačić pour Politika: la ZSO doit être mise en place selon les principes signés
«La communauté des municipalités serbes sera établie avec ou sans Kurti». Ces propos de l'envoyé de l'administration américaine pour les Balkans Gabriel Escobar montrent qu'à l'aube du dixième anniversaire de la signature de l'accord de Bruxelles, ce point, crucial pour la survie des Serbes du Kosovo-Metohija, sera enfin mis en œuvre. Outre la Serbie, l'UE et les États-Unis y insistent. Le président de la Serbie Aleksandar Vucic dit qu'il est possible qu'Albin Kurti ne forme pas la ZSO. Toutefois, après une récente allocution publique, il a souligné qu'il estimait que «cela pourra enfin être achevé dans les mois à venir», principalement grâce à la position des Américains. Pour qu'un nouveau plan de règlement du problème du Kosovo soit mis à l'ordre du jour, il faut d'abord former la ZSO et en adopter le statut.
Ces derniers mois, la non-coopération du premier ministre des institutions intérimaire de Pristina Albin Kurti a été apostrophée. Rappelons que depuis la signature de l'accord de Bruxelles, il y a eu cinq gouvernements de Pristina et deux présidents du «Kosovo», et la Communauté n'a pas été constituée. Maintenant, à travers diverses organisations non gouvernementales et autres manigances, on essaie de créer une ZSO qui aurait des compétences insignifiantes, soit sans pouvoirs exécutifs. C'est ainsi que le «statut» de la ZSO, rédigé par les experts de la Fondation Friedrich Ebert de Berlin, est apparu dans certains médias ces jours-ci. Dans ce document, la ZSO a beaucoup moins d'autorité qu’en vertu de l'accord de Bruxelles, et il est compréhensible que le président Vučić ait réagi très négativement à cette proposition.
Bien qu'il ait été annoncé au milieu de l'année dernière que Belgrade ne tiendrait pas compte du document préparé par les experts juridiques de cette fondation, ils ont néanmoins rédigé une proposition selon laquelle les municipalités serbes auraient un peu plus de compétence que celle prescrite par la législation kosovare en vigueur. Le fait même qu'ils aient créé ce document par eux-mêmes peut être interprété comme une autre dans une série de pressions pour accepter des principes qui ne prévoient pas les pouvoirs exécutifs prescrits par l'accord de Bruxelles.
Le président Vučić souligne que la ZSO ne peut pas être une organisation non gouvernementale et qu'elle a ses propres 22 principes convenus en 2015 à Bruxelles. Il indique que dans ces principes il y a une structure organisationnelle - de l'assemblée en passant par le président, le conseil d'organisation, le conseil, l'administration... Ce qu'est la ZSO - est très clairement écrit dans l'accord de Bruxelles de 2013, et même plus en détail dans l'accord de 2015, raconte pour Politika le chef de de la diplomatie serbe Ivica Dacic qui a signé le premier accord de Bruxelles. Il déclare que c'est un très large éventail de compétences qui permet aux Serbes du Kosovo-Metohija de gérer de manière indépendante toutes les questions importantes pour leur développement et leur vie quotidienne.
«Nous avons signé cet accord parce qu'il est bon pour notre communauté au Kosovo-Metohija. Il n'est pas idéal, mais dans les conditions où nous l'avons négocié, c'est le maximum que nous pouvions atteindre. Ce sont des accords qui mettent tous les leviers de gouvernance entre les mains de notre population - de l'économie, développement, éducation, santé, à la sécurité et la police. Ces accords sont le couronnement de notre participation au dialogue avec la médiation de l'UE, qui s'est elle-même engagée à ce que ce qui a été signé soit mis en œuvre. Il n'y a jamais eu de raison de ne pas mettre en œuvre l'accord, autre que le refus persistant de Pristina de le l’appliquer et la tolérance illimitée des médiateurs occidentaux pour leur destruction. La ZSO reste le point principal de tous nos accords sur le Kosovo-Metohija, il doit être formé selon les principes convenus, soutenus par les signatures des trois parties», déclare Dacic.
Source: Politika